Comment j’ai voulu visiter la 4ème dimension

Samedi dernier, je ne savais pas trop quoi faire, ni comment occuper mon week-end, j’ai donc décidé qu’il était temps pour moi de partir explorer de l’intérieur une dimension inconnue.

Parée de mes plus beaux atours, jean slim, string et tee shirt à clous, j’ai pris mon élan et tel un cabri j’ai sauté les 2 dernières marches de mon salon afin de rejoindre la 4ème dimension au plus vite.

Mon pied qui avait bien compris ce que j’attendais de lui a pris la tangente laissant à mon tibia la liberté d’essayer de s’échapper du carcan insoutenable dans lequel ma jambe le maintenait depuis si longtemps.

Je pense que mes voisins et tout le quartier se souviennent encore de ma tentative de passer dans la 4ème dimension, mes cordes vocales se sont chargée de le leur annoncer.

Me voici donc avec ma jambe pliée dans un angle qui n’a rien de naturel, à attendre que les gentils pompiers viennent me secourir. Moi qui m’évanouis à la moindre prise de sang, bizarrement je suis restée bien consciente tout le temps, comme ça, juste par esprit de contradiction.

Je ne vous parle pas du sauvetage dans des conditions rocambolesques. Une maison pleine d’escaliers, un terrain en pente, un parking en tuff qui glisse et un camion de pompiers coincé qui patine pour en sortir.

Direction la 4ème dimension, j’ai nommé l’HOPITAL. Grand hôpital d’une contrée de 420000 habitants, majestueux sur sa colline, que quand t’es visiteur c’est bien fait pour toi car tu dois te garer en bas et te cogner la montée à pied, bien qu’il y ai des navettes, mais bon faut pas être pressé.

Là tu te rends comptes que les routes sont pourries, même la 4 voies, que tu as toujours cru qu’elle était le summum du confort routier, te semble juste pleine de trous et de bosses. Tout ça juste pour que tu aies encore un peu plus mal, bien fait pour toi, fallait réfléchir avant de jouer les acrobates, et pour que ton tibia décide que vraiment il veut sortir et file un petit coup de dents à ta peau pour se faire un petit trou d’évasion.

Il faut quand même que j’explique que je m’étais déjà promenée aux confins de la 4ème dimension, mais en tant que visiteuse, ce qui n’est pas aussi intense qu’une bonne immersion, et pour cela rien de tel que d’y arriver incognito, comme n’importe quel immigrant légal,  je ne remercierai jamais assez mon tibia de m’avoir fourni ce passeport pour y entrer.

De plus, dans ma prime jeunesse, mes parents étant des gourous de la 4ème dimension, nous étions logés en son sein, dans une jolie maison de fonction coloniale. Mais cette 4ème dimension là ressemblait plus à un joli paradis bordé de cocotiers, d’une rivière, balayé par de doux alizés et survolés de perroquets multicolors. Sans grand intérêt ethnologique.

Arrivée dans l’antichambre de la 4ème dimension, aka l’accueil des urgences de l’hôpital, j’ai poussé un cri de joie. Enfin, j’allais accéder à cette dimension énigmatique dont on parle beaucoup, sans vraiment jamais l’avoir visité pour de vrai.

Je vous raconterai ça au prochain épisode.

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