Samedi, enfin débarrassée de mon schtroumpf laissé aux bons soins de son dévoué père, je me suis fait une séance shopping. Seule. Il n’y a que comme ça qu’on apprécie le shopping.

Traîner une copine avec soi n’est pas de tout repos et peu s’avérer pire que de traîner son gamin.

Donc me voici à m’adonner à mon pêché mignon, le lèche vitrine des boutiques de lèche frite et autres ustensiles de cuisine et bazars en tout genre.

Quelle n’est pas ma surprise, au détour des rayons d’une échoppe de trucs colorés et inutiles, de me retrouver avec, à ma main gauche les déguisements pour enfants de Zorro et autres princesses suivis  des loisirs créatifs, et à ma main droite le présentoir des sextoys, certes chaste puisque non pourvu de godes, mais suffisamment bien achalandé en objets divers et variés allant du jeu érotique au sifflet en forme de bitte, en passant par le fouet en forme de, on ne sait pas trop, les menottes en fourrure et j’en passe, pour être explicite.

Me voici, parée de ma cape de mère la vertu, me précipitant sur un pauvre vendeur venu me secourir dans mon difficile choix au milieu de tous ces rayons, et lui sermonnant tous les préceptes de la Bible que je n’ai jamais lue, les concepts de bienséance et bien pensance. 

Effrayé, le pauvre se met à geindre que ce n’est pas de sa faute et qu’il faut voir ça avec son patron qui, heureux homme, ne travaille pas le samedi, et que je peux l’appeler, mais sans savoir son nom, car on ne sait jamais, dès lundi, promis on me le passera au téléphone.

Suis-je la seule à m’inquiéter de ce mélange des genres ? En tout, les parents présents dans ce magasin n’avaient pas l’air bien choqués ni prêts à faire un esclandre en passant dans ce rayon avec leurs moutards rivés sur leurs DS ou autres smartphone.

Il faut croire qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à nos enfants les choses de la vie, par le mauvais bout, sans jeu de mot, mais en jeu de vilain.